Comprendre l’attrait des écrans pour mieux agir
Le smartphone est devenu un compagnon permanent pour de nombreux adolescents. Entre les réseaux sociaux, les jeux en ligne et les plateformes de streaming, leur temps passé devant un écran ne cesse d’augmenter. Mais où est la limite entre usage raisonnable et excès préoccupant ?
Si les écrans offrent de réelles opportunités en matière de communication, de divertissement et d’apprentissage, leur usage excessif peut impacter la santé physique et mentale des jeunes : troubles du sommeil, diminution de l’activité physique, difficultés de concentration ou encore isolement social.
Comment aider son adolescent à mieux gérer son temps d’écran, sans entrer dans un rapport de force ? Loin des interdictions brutales, il existe des solutions équilibrées pour reprendre le contrôle, tout en respectant les besoins et les envies des jeunes.
Déterminer un cadre adapté et réaliste
Encadrer l’utilisation des écrans ne signifie pas imposer des interdictions strictes, mais plutôt fixer des règles claires et adaptées au mode de vie familial.
Fixer des plages horaires sans écran
L’objectif n’est pas d’interdire totalement l’usage des écrans, mais d’instaurer des moments sans numérique. Il peut s’agir :
des repas, pour favoriser les échanges en famille,
du temps avant le coucher, pour améliorer la qualité du sommeil,
des moments de devoirs, pour une meilleure concentration,
des sorties en extérieur ou des moments en famille, pour créer des habitudes sans écran.
Établir un contrat numérique familial
Plutôt que d’imposer des limites unilatérales, impliquer l’adolescent dans la discussion permet d’augmenter son adhésion aux règles. Rédiger ensemble un contrat numérique peut être un moyen efficace de structurer les engagements de chacun. Ce document peut inclure :
un temps maximal d’écran par jour en dehors des usages scolaires,
les moments de la journée où l’usage des écrans est interdit,
un engagement à ne pas utiliser les écrans avant de dormir,
la mise en place d’une boîte à écrans dans laquelle chacun dépose son téléphone à certains moments.
Cette approche favorise un rapport équilibré au numérique, sans frustration excessive.
Encourager des alternatives aux écrans
Limiter l’usage des écrans n’est possible que si des activités alternatives sont proposées aux adolescents.
Participer à des activités extrascolaires
L’une des raisons principales de l’excès d’écrans est l’ennui. Inscrire un adolescent à une activité extrascolaire lui permet d’occuper son temps autrement. Il peut s’agir :
de sports collectifs ou individuels,
de clubs artistiques (théâtre, musique, arts plastiques),
d’activités scientifiques et technologiques (robotique, coding, astronomie).
Ces expériences enrichissantes l’aident à développer des compétences, à se sociabiliser et à structurer son emploi du temps en dehors des écrans.
Créer des moments de loisirs en famille
Les écrans sont souvent utilisés comme solution de facilité pour occuper le temps libre. Remettre en place des rituels familiaux permet de proposer une alternative engageante :
planifier une soirée jeux de société par semaine,
organiser des sorties en extérieur (randonnée, vélo, balades urbaines),
cuisiner ensemble, en laissant l’adolescent choisir un menu à préparer,
proposer un défi sans écran, où chacun doit trouver une activité hors numérique.
Ces moments favorisent les liens familiaux, tout en montrant que l’on peut se divertir sans passer par un écran.
Sensibiliser aux effets des écrans sur la santé
Comprendre l’impact du numérique sur le sommeil
L’exposition prolongée aux écrans, notamment avant de dormir, peut perturber le cycle du sommeil en bloquant la production de mélatonine, une hormone essentielle à l’endormissement.
Encourager un adolescent à déconnecter une heure avant le coucher et à privilégier des activités plus relaxantes comme la lecture peut améliorer la qualité de son sommeil.
Gérer l’usage des notifications et des réseaux sociaux
Les applications sont conçues pour captiver l’attention et inciter à des usages prolongés. Désactiver certaines notifications ou limiter le temps passé sur certaines applications via des outils de contrôle numérique peut aider à réduire la tentation.
Les systèmes de contrôle parental d’Android et d’iOS permettent de :
fixer une durée maximale d’utilisation pour certaines applications,
activer le mode concentration pour éviter les interruptions constantes,
bloquer l’accès à des contenus inappropriés ou addictifs.
Plutôt que d’imposer ces restrictions de manière arbitraire, il est préférable d’expliquer les raisons et d’inclure l’adolescent dans la mise en place de ces outils.
Favoriser un usage plus responsable des écrans
Encourager un usage actif plutôt que passif
Tous les temps d’écran ne se valent pas. Il est essentiel de faire la distinction entre :
un usage passif, où l’adolescent consomme du contenu sans interaction (binge-watching, scrolling sur les réseaux sociaux),
un usage actif, où il crée, apprend ou échange (programmation, montage vidéo, dessin numérique, rédaction de blogs).
Encourager les activités créatives peut permettre de transformer l’écran en outil de développement personnel.
Sensibiliser aux enjeux de la sécurité en ligne
La présence des adolescents sur Internet les expose à des risques : cyberintimidation, fake news, surconsommation de contenus. Il est essentiel d’aborder ces sujets avec eux et de leur donner les outils pour naviguer de manière plus responsable.
Les discussions peuvent porter sur :
la nécessité de protéger ses données personnelles,
les mécanismes de manipulation utilisés par certaines plateformes,
les bonnes pratiques pour vérifier la fiabilité d’une information.
Plutôt que de surveiller excessivement, il est préférable d’ouvrir le dialogue et de leur donner les moyens de développer un regard critique sur leur usage du numérique.
Vers un usage plus équilibré des écrans
Réguler le temps d’écran des adolescents ne signifie pas diaboliser le numérique, mais apprendre à mieux l’utiliser. L’objectif est de trouver un équilibre, en instaurant des règles claires, en proposant des alternatives engageantes et en ouvrant le dialogue sur les usages numériques.
Encourager les jeunes à vivre des expériences loin des écrans est une solution efficace pour les aider à mieux gérer leur temps. Les séjours thématiques de Master Camp offrent justement aux adolescents l’occasion de découvrir de nouvelles passions, de renforcer leur confiance en eux et de développer des compétences qui leur seront utiles toute leur vie.
Apprendre à maîtriser son temps d’écran, c’est avant tout retrouver du temps pour soi, pour les autres et pour le monde réel.